METEO AGON COUTAINVILLE
LA MANCHE
 
LES GRANDES MARÉE 
 

Avant de partir

Quelques précautions sont à prendre. Ne partez pas pêcher après de fortes pluies.

Les pollutions urbaines se déversent dans la mer

, précise le médiateur. Vérifiez l’état sanitaire des lieux de pêche : une pollution aux hydrocarbures ou des bactéries signalées. Ce type d’information est généralement affiché en haut des cales d’accès aux plages ou en mairie.

Côté sécurité, Pierre Abline, responsable de la délégation à la mer et au littoral pour l’État, dans la Manche, émet quelques conseils de prudence :

Avant de partir, vérifiez les horaires de marées qui varient en fonction des zones et renseignez-vous sur les particularités des lieux. Prévenez aussi un proche de votre destination et de l’heure prévue de retour. Privilégiez, si possible, les sorties en groupe.

Florian Bargat met lui-aussi en garde sur la météo parfois capricieuse :

Emportez une boussole. Le brouillard peut tomber très vite et il faut pouvoir rejoindre la côte rapidement.

Se munir des bons outils

On ne peut pas utiliser n’importe quels outils pour pêcher.

Il y a une réglementation.

Ainsi, la fourche à cailloux pour pêcher les praires a été interdite l’an passé, dans la Manche.

L’impact sur le milieu était désastreux, le sol sableux était retourné sur 20 cm de profondeur au lieu des 3-4 cm nécessaires.

Florian Bargat et Laure Messner, en service civique à l’Association pour une pêche à pied respectueuse de la ressource préconisent d’utiliser d’autres outils, efficaces pour pêcher tout en évitant le ratissage du sable. Pour la palourde, pas besoin de rateau. Il suffit de repérer les trous laissés par le coquillage.

Il n’y a plus qu’à gratter en surface pour l’extraire à l’aide d’une simple cuillère ou d’une fourchette. Pour la praire, il faut la faire pisser.

Le pêcheur, à l’aide d’un picot, sorte de fourche à deux dents, va piquer de manière aléatoire le sable. Par peur, la praire va alors se refermer et laisser échapper un jet d’eau à la surface. Un indice imparable pour la localiser. Ne ramassez pas les coquillages remontés à la surface.

S’ils le sont, c’est qu’ils sont malades, donc impropres à la consommation.

 
Des pêcheurs munis de picots à deux branches. (Crédit : Yann Renouf)

Une fois sur place

Pour les crustacés, soulevez les rochers et repositionnez-les comme ils étaient.

Ne les retournez pas, les algues vertes colonisent alors la surface.

Les femelles crevettes peuvent être en période de ponte. Si vous voyez qu’elles portent des œufs, pas touche !
Quand l’heure de la marée basse approche, « les eaux remontent vite ». Et Pierre Abline d’ajouter :

Ne vous laissez pas surprendre. Rebroussez chemin suffisamment tôt.

Il met également en garde contre l’encerclement par des bras de mer :

Le relief peut parfois les rendre difficilement détectables.

Compte tenu d’un marnage très important (différence de hauteur d’eau entre basse mer et pleine mer qui peut atteindre près de 14 m par endroits), l’estran peut se révéler dangereux, notamment pour les personnes qui ne pratiquent pas régulièrement cette activité.

La taille et les quotas

Les ressources marines sont limitées, les quantités pêchées réglementées. Les « juvéniles » doivent pouvoir grandir. Des tailles minimales sont à respecter pour pouvoir les prélever, en quantités limitées : 500 coques de 3 cm minimum ; 100 praires de 4,3 cm minimum ; 100 palourdes de 4 cm minimum, par personne. Des réglettes sont disponibles dans les offices de tourisme.

Les pêcheurs à pied sont des compétiteurs dans l’âme. Pour protéger la ressource, prélevez seulement ce que vous consommerez. Des contrôles sont programmés par la police des pêches et notamment l’unité littorale des affaires maritimes de la Direction départementale des territoires et de la mer. Les amendes peuvent être salées, « 2000 € pour un récidiviste ». ça fait cher la sortie pêche.

(1) Florian Bargat est médiateur de l’estran, poste financé par l’Agence de l’eau et l’Agence des aires marines protégées. Il est employé par l’association Avril et mis à disposition pour l’association APP2R.